La CSE-LUB
Par Dame Jo le mardi, décembre 3 2002, 21:30 - Récits Dame Jo - Lien permanent
La Balade des Sudistes en Luberon
ou les enfants de Décembre ...
Salut l'Ami(e) !
Puisse mon sous-titre te faire rêver, si tes "méninges fleurissent"; si tu es moqueur (se), tu pourras toujours te gausser en pensant que Dame Jo, Pelo Blanco, se prend pour une gamine. ( Attends un peu, blanc-bec, béjaune, malotru, et j'en passe ! D'ailleurs , l'un d'entre nous, lors d'une pause au Col de l'Aire deï Masco aux 696m frisquets, n'a-t-il pas comparé les motards à des enfants émerveillés devant leurs jouets de grands ? ... Pas vrai, Eric ? )
C'est à Grambois , village perché, célèbre
pour sa crèche ( où chaque santon a les traits d'un habitant
du village), sa course de côtes et sa coopérative vinicole
( devine l'endroit choisi pour le RV du Dimanche matin 1er Décembre
...) que Le Philo et moi vîmes arriver Marc de Beaucaire, tout seul,
puis toute une flopée colorée de Sudistes et grand-Sudistes
- ces derniers partis très tôt - les courageux- pour revoir
la tronche des copains, rouler en groupe et découvrir ou redécouvrir
sites et villages du Luberon selon l'itinéraire soigneusement concocté
par le Druide.
Entre les ceusses qui, devant venir, manquaient à l'appel, et les
ceusses s'étant décidés la veille ou à la
dernière minute, la meute comptait 12 brêles. " Nom
de d'là ! m'écrié-je - Jésus et ses apôtres
! " Excepté qu'avec le SDS du Philo ( si tu vois d'qui j'cause
... ) cela faisait 13 pékins. Le premier qui me traite de Judas,
je le patafiole.
...
Beaucoup de SV, la Caponord de Fun, le DR de Djizeuss', la Kawa de Man,
une Aprilia RSV, mais aussi un Varadéro ! Souvenir ému,
caresse à la selle de la bonne bête, orange et noire, échanges
d'impressions avec le grand Norbert, chevalier humoriste de la "
Gondole " ...
A l'étang de la Bonde, lieu ( comme son nom l'indique ) très fréquenté, dès les premiers beaux jours, nous eûmes toutes les peines du monde à empêcher Florent de piquer une tête, Nat' ayant demandé si c'était profond. En route pour Cucuron et Lourmarin ( à revoir au printemps, lors des floraisons de cerisiers ) puis les virolos de la combe virent passer une belle guirlande d'engins colorés.
( Il faut dire que Fun et les Can'içois avaient décollé aux aurores ... )" Quand est-ce qu'on mange ? "
- A Javon. ( entre St Saturnin d'Apt et Sault ). Là, ce fut Eric qui jubila : il allait enfin pouvoir photographier ce lieu magique, où Marc, lors d'une précédente vadrouille des deux compères, l'avait fait passer, sans même s'arrêter pour admirer le décor. Un comble ! J'en connais une autre qui se faisait une joie de " Javonner " de nouveau = mézigue !
Mais Javon se mérite. Tu dois d'abord viroler sec, en direction du Ventoux, pour remonter vers le plateau d'Albion; d'un côté, de sévères rochers gris , de l'autre, des forêts de chênes mangés de lichens, vrai monde de fantômes. Tu as l'hiver au coeur puis ... soudain ... quand tu t'y attends le moins, voilà que tu arrives au château à tourelles de la Belle et la Bête, posé là comme par miracle, avec sa pièce d'eau à nénuphars, ses portails voûtés surmontés de bustes de femmes, adoucis par le temps et piqués de rousseurs, sa fontaine où l'eau coule sur de longues herbes d'un vert acide. De hauts platanes, des marronniers l'entourent, et des cèdres grandissent ...
La meute, prenant son temps, a pique-niqué là, appuyée
à un mur de vieilles pierres des communs.
En furetant, j'ai trouvé de la sauvagine ( mot cher à Giono
) = un morceau de cuir de sanglier, avec ses crins noirs, si rudes, tout
imbibé des récentes pluies. On chasse, dans ce pays d'en
haut.
Du reste, des nemrods locaux, villageois ou fermiers se faisaient un
geuleton chez le garde. Par une croisée ouverte ne parvenaient
que des voix d'hommes... Fantasmes ... Chasseurs lubriques ... Une nana
en cuir qui passe ... "
Merde ! Une vioque ! Les gars , on continue à bouffer le civet
de sanglier. "
Ce décor m'inspirait. Soudain regardant nos montures, je les ai imaginées transformées en chevaux bleus, jaunes, rouges, orangés, la Pan devenue jument grise ... " Ben, ça en f'rait un troupeau sur l'plateau ! " ( Jésus dixit, qui transposait prosaïquement les chevaux mécaniques en nombre de pattes ... )
Repartis pour Sault ( pourceaux ? ) après le passage au domaine mystérieux d'où Circé était absente, l'ayant confié à son berger ( lequel nous demanda si, en venant, nous n'avions pas vu de troupeau sur la route - Ma foi, en dehors de nous zôtres ... ) et au chasseur moustachu cité précédemment, nous nous retrouvâmes pour le café, dans un estaminet orné d'empaillés ( mais non ! pas nous ! ) hures, têtes de chevreuils, martres, belettes - d'où l'on avait une vue magnifique sur le Ventoux, plus lunaire que jamais et les champs de " hérissons ". ( je traduis = lavandes de Jésus ) lesquels inspirèrent à Fred une vision burlesque : à l'appel matinal du clairon, tous les " hérissons " bien alignés, au garde à vous se mettant en marche ... Nous nous tenions les côtes. Et Man d'interpeller Jésus : " C'est ta fête ! "
( Un autre qui va être à la fête, c'est Aschem, lorsqu'il essaiera le costume de marmotte que lui aura taillé et cousu Nat' , Fun s'en boyottant par avance. En effet, aujourd'hui, il n'y avait pas un seul homoloquoi parmi le CSE ! )
Comme en cette saison les jours raccourcissent, nous repartons et traversons de beaux villages; j'en découvre même un que je ne connaissais pas : Ste Croix à Lauze, tellement inoubliable qu'à la sortie, sur un cahot qu'est haut, j'en perds les pédales, au sens propre du terme ! Peu avant Cereste, Le Philo, dit aux copains : " On escalade la butte, là-bas, et on aura bouclé la boucle " Ah ben ouiche ! Dans la montée, entre Céreste et le Col de l'Aire deï Masco, ça saute, ça tressaute, ça sursaute. Vache de route ! A la pause, les bonbecs de Marc sont les bienvenus, les copains parlent pneus, j'admire des veines turquoise dans le ciel gris, Norbert philosophe à propos de la moto, sport d'égoïste, ( il me mettra au parfum, en m'apprenant, un peu plus loin, ce qu'est la " tartine à divorces " En l'occurence, bien illustrée, par la selle passager de la RSV où un éventuel SDS n'a nulle poignée pour se tenir.
Le Philo, épanoui, moustache frémissante, nous dit que si on en a chié pour monter, ensuite c'est du billard. Jolie, la descente, qui permet d'admirer au loin, quand on peut, les Alpes enneigées, roses au soleil couchant. Déjà Grambois; comme toujours, nous avons du mal à nous quitter. Tout le monde est content.
Si tu veux retrouver un peu de cette balade ( et des autres ! ) Florent te conseille d'écouter la chanson de Renaud, dans son dernier Album : " Boucan d'enfer " ( qu'on espère n'être pas le dernier ! ) : " Le bistrot des copains ", quand il l'écoute, il pense à nous tous et ça, c'est chouette.
Salut l'Ami(e) ! Un grand sourire et des bises de
Dame Jo, " l'enjavonnée " d'la moto
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