La Lubédrome 2010 ou une feuille de vigne kangourou  J' t' explique: il y a un certain nombre d' années, lors d'un rallye auto en Berry , outre les épreuves variées, nous devions rapporter un certain nombre d' objets hétéroclites- du style trois crottes de chèvre dans une boîte de sardines rouillée et ... Une feuille de vigne kangourou... Diantre ! Qu'est-ce que ça pouvait bien être que cette vigne-là ?

   Comme nous n'étions pas loin de Sancerre, nous voilà chez des vignerons aussi perplexes que nozigues. "Jamais entendu parler d'ça ! Ben non !" Et de cogiter... Soudain...Eurêka ! J'ai crié: "un slip d'homme ! Une poche à douilles, quoi !"

  En préparant son sac pour la concentre, Pépé, tel Mister Bean, dans l'un de ses films, avait mal compté et tenait absolument à s'acheter un calfouette de rechange. Merci, Pépé ! Nous tenions le leitmotiv du w e. Que de rigolades lors de l'achat, des arrêts divers et variés: couleur, taille, nous voulions tout savoir (surtout les nanas, presque aussi nombreuses que les mecs, cette fois-ci). Déçue, je le fus pourtant quand Pôpa, qui avait vu, me dit qu'il n'y avait ni petites fleurs ni petits mickeys. Sacré Pépé auquel Zia s'est fait le plaisir d'envoyer un courrier complet sur les tailles homme, dès son retour !

  A présent, revenons, si tu le veux bien, à la soirée du Vendredi 10 Septembre. La météo nous ayant promis un temps merdique, le Philo et moi avions la bonne surprise de jardiner au soleil jusqu'à Rasteau... pour n'y trouver... personne. Où était donc passé Patix ? Installation des deux susdits, arrivages..." Et Patix ?" Nous le vîmes enfin débarquer, des bouteilles à la main, tout fringant, tout minet, EN CIVIL ! Bouderait-il les blousons noirs ? Pour couronner le tout, il ne dormirait même pas sur place ce soir- là...De mieux en mieux, l'artiste... Bravo, l'orga !

  Mais il dîna avec nous et tint parole : le lendemain matin, Marie et lui nous rejoignaient pour le p'tit- dej'. Marie, la courageuse, encore bien flagada après son long voyage de la veille. Patix avait envie d'une grande boucle pour la balade du Samedi.
Le soleil étant au rendez-vous, nous jubilions; nous voilà partis à travers vignes et vergers pour une belle journée nature, virolant d'abord au pied du Ventoux par Malaucène, Ville sur Auzon, enroulant les gorges de la Nesque avec arrêt au belvédère. (C' est là que j'ai eu l'occasion d'apprendre, par l'ermite barbu au fort accent anglo-saxon dont la maison semble garder les lieux, que l'automne dorerait le paysage d'ici quinze jours, trois semaines; l' hiver ? Celui de 2010 avait entassé là 1m, 50 de neige...)

  Remontés par Monieux, nous rejoignions bientôt Sault, avec une pause-café pour les uns, la contemplation du paysage pour les autres. Au passage, une pensée amicale pour les "hérissons" de Jésus, lequel, récemment arrivé en Provence, ne connaissait pas encore les lavandes en hiver... Partis relativement tôt , nous pouvions poursuivre notre balade par Saint Saturnin d'Apt, remonter sur Lagarde d'Apt par une route sinueuse, bordée d'yeuses (les chênes verts; la végétation est extrêmement variée, dans la Drôme, le Vaucluse, les Alpes de Haute-Provence, où l'on trouve aussi bien les evergreens que les arbres à feuilles caduques.)

  Remontés encore, sur le plateau d'Albion, vers Saint Christol, nous découvrions ensuite le très beau village de Simiane-la-Rotonde, au curieux donjon circulaire; cette enceinte permet de beaux concerts de musique baroque , en été.
Puis Banon et Saint- Etienne-les-Orgues où un bon repas nous attendait, au"Jardin de Lily". Soleil toujours présent. Marie, ensommeillée, dort debout, appuyée contre l'épaule de Patix... Des footeux en maillot vert et petit short débarquent sur la Place des Ormeaux, coupe en main, faisant aboyer au passage tous les roquets du coin...Bla bla blas des locaux, dans les cafés voisins...La vie au village...

  Le mot sieste revient souvent, fantasme des motards, mais la Montagne de Lure nous attend. Autant la montée est rapide par l'adret aux larges courbes, au bitume pas terrible, comme j'ai pu le constater, autant la descente par l'ubac s'avère longue et délicate, après le Pas de la Graille...surtout sous la flotte!

  Car la météo raillée se venge. Au sommet de Lure, le nuage a fini par crever. La troupe met pied à terre, se hâte d'enfiler les équipements de pluie, sauf Torti, qui pense que cela va se calmer, une fois passé le col...

  Quelle rincée, mes amis! Et quelle purée de pois! Le Paquebot ferme la route et c'est à peine si nous distinguons, devant nous, le feu arrière de la BM de Pôpa.

  Parvenus enfin dans la vallée du Jabron, toujours sous la drache, nous retrouvons un Torti au cuir bien juteux en train d'enfiler péniblement sa combi de pluie bien sèche...

  A nous les villages de Noyers, Saint-Vincent, où un semblant d'éclaircie, mais oui...Nous traversons Montfroc, beau village de montagne, en pensant très fort à Pépé; chaque premier w-e d' Octobre, il s'y tient une foire bio où l'on peut voir à la fois les vieux freaks du coin et les jeunes émules des babas cools...Higelin, Brigitte Fontaine,Valérie Lagrange ont vécu par là un bon moment....Je t'assure que le spectacle vaut le coup.
Et puis il me rajeunit !

  Contournons Séderon, grimpons le col de l'Homme Mort, traversons Ferrassières et Sault.

  Et si nous allions faire un petit pèlerinage chez Anne-Laure, à Aurel, au Relais du Mont Ventoux ?
Retrouvailles, accueil chaleureux, boissons chaudes bienvenues après LA GROSSE FLOTTE; c'est aussi l'occasion d'un achat, bien vite doublé d'un cadeau, de confitures maison, que les connaisseurs savent excellentes:
y' en a marre des sempiternels trucs sucrés sans goût en rectangles de plastique pour le p'tit-déj' !

  On s'ébroue, on se déloque, on se sèche comme on peut. Je revois Pôpa, imperturbable, tirer l'une de ses bottes, la mettre à l'envers pour en extirper un bon demi-litre d'eau de pluie... YaYa en a déjà fait à peu près autant, avant Séderon, lors d'un arrêt. Mes gants d'été , trempés, m'ont fait un henné; quant au caleçon long du Philo, bien imbibé qu'il est sous le cuir du falzar, nous constaterons plus tard, dans l'intimité, qu'il a tout d'une peinture abstraite: on devrait l'exposer et le mettre aux enchères!

  La soirée s'avançant, nous reprenons la route vers Montbrun, avalons avec gourmandise la belle bitumée, le long du Toulourenc ( empruntée trois fois par l'insatiable Paquebot durant ce w-e), poursuivons par...Veaux, une fois récupérés les deux ou trois jobastres qui pensaient que nous rentrerions par le chemin le plus court, franchissons l'agréable village de Suzette où certain gavroche, un autre soir, montra son cul à Jophilo, pour épater ses copines, admirons au passage les Dentelles de Montmirail qui se détachent à contre-jour, au soleil couchant, pour redescendre sur Beaumes-de-Venise...

  Patix nous fait rentrer au bercail par Sablet, dans les vignes du Seigneur. C'est marrant de voir seulement les têtes des copains se déplacer dans les feuilles quand la route tournicote.

  Pour une belle vadrouille, c'est une belle vadrouille ! Le Philo et moi avons beau bien connaître ces lieux, nous ne nous en lassons pas. Et puis, les rires contagieux de Zia et d'Isabelle en prime...C'est ça, la joie!

  Comme d'habitude, peut-être davantage que les autres fois, nous avons trouvé que c'était trop court, Patix aussi...lorsque nous l'avons bien remercié.

  Le retour des grands sudistes en pleine lumière, dans le bleu azur, fut idéal jusqu'à Banon où l'ami Adrien dut constater, comme certains d'entre nous, lors d'autres concentres... Suivez mon regard...qu'il montrait ses dessous de toile ( ça, cela s'appelle filer la métaphore).

  A petite vitesse, cette fois-ci , nous avons rejoint l'écurie, à Manosque. Tu connais la suite, sinon jette un coup d'oeil, pour rigoler un brin, aux messages de Torti et d'Adrien.

  Pour une fois, l'envie m'a démangée, au retour, d'écrire tout de suite un CR mais, tout compte fait, c'est sympa aussi de laisser quelque temps s'écouler ( souvenir de Lure) pour raviver la mémoire, laisser place à un peu de nostalgie, se mettre à espérer les prochaines retrouvailles.

A TOUT BIENTÔT, comme disent si joliment nos amis suisses !

Avé le sourire et les bises de Dame Jo, l'henné ...l'aînée d' la moto.

PS: Anne-Laure, à laquelle j'ai envoyé ces jours-ci un petit message de remerciements, m'a répondu tout de suite, très chaleureusement. Elle fera tout son possible pour nous recevoir, l'an prochain, à Aurel. Notre passage lui a fait chaud au cœur.