Mais pour lors, si le coeur t'en dit, viens revivre un peu de la TP07 avec Le Philo, Nervus, Jo, le Druidon et moi.

    Ah! cette TP ardéchoise qui vous secoue les endosses, vous use les pneus, (meû non ! ceux des bécanes, voyons !) pour mieux vous réjouir à coups de paysages grandioses et d'amitié retrouvée, bien entretenue depuis Mars 2000... On ne s'en lasse pas; c'est toujours du neuf.

    D'abord, cette année, nous avons changé de crémerie; après nos années de pensionnat, à Aubenas, nous avons rejoint Tromph et Tromphette à Montpezat, dans une colo située au milieu des châtaigniers. Le cadre est agréable, même en hiver. Si l'on se promène un peu, on a une belle vue sur un éperon rocheux volcanique, très sauvage, où se dressent les ruines d'un nid d'aigle qui surplombe la rivière.

    Quel accueil chaleureux nous avons reçu, de la part de Philippe, notre hôte, excellent cuisinier, qui nous a soignés aux petits oignons ! ( Son chevreuil, ses lasagnes au saumon sont délicieux et que dire de ses desserts aux pommes caramélisées plus pommes que Tatin ... Bref, c'est une rencontre où l'on a encore pris des kilos et pu constater, une fois encore, qu'on "n'avait pas des vies faciles faciles" ...

    Rejointe à Manosque par Jo (en voiture) et Nervus à moto, nos amis de Thoard, la Druidie au complet avait bien voyagé, sans pluie : Druidon Loïc avec Jo _ Nervus sur son SV, Le Philo et moi sur le Paquebot, fringant, qui commençait à piaffer d'impatience, dans son garage :
"Alors quoi, Kancétykonroul ? "

    Bon nombre de copains étaient là ce vendredi soir du 2 Mars, le niveau sonore en témoignant, surtout après l'apéro. Ce fut une joie de revoir la meute, de retrouver Djeel, joliment barbu _ Lévrier Noir, venu faire un tour depuis l'Ariège, dans cette Ardèche qu'il ne connaissait pas. Et puis Pôpa qui commençait à nous manquer; l'infatigable Ulysse trottinait partout, en quête d'aventures, pas effrayé du tout par une forêt de jambes où celles de Robin, d'Haroun et de Julio battent des records d'altitude.

    Le premier gag de cette rencontre 07, survenu en nocturne dans notre carrée, nous fit bien rire, le lendemain matin. Nous avions tous des lits superposés et Corinne, en se couchant dans le lit du dessus, se retrouva soudain cul par dessus tête  : il ne manquait pas moins de quatre lattes à son sommier. C'est Mash, le voisin du dessous, qui a été étonné !

Les lattes "à" Corinne resteront dans la saga de la Tromph.

    On fit, pour une fois, la grasse matinée, le petit déj étant fixé à 8h30. Beaucoup d'entre nous ayant hâte d'en découdre avec les routes ardéchoises, étaient levés depuis longtemps. Douche prise ( si tu avais vu les plus grands de la meute, dépassant des installations pour nains de jardin ! )
Samedi matin; il faisait doux, avec un ciel changeant. La météo avait prévu un temps correct et même du soleil, surtout pour le Dimanche.

    Le Philo et moi partîmes en vadrouille avec les Transalpistes  : Pôpa, Julio, Petit Scarabée. Direction Burzet. Soit dit en passant, l'état de la route, entre Burzet et les Péreyres, le long des gorges de la Bourges, est franchement dégueulasse. Heureusement les paysages, en direction du Ray-Pic, compensent les cahots.
Nous montions. La beauté de la nature, à l'approche du Mont Gerbier de Jonc, se faisait de plus en plus sévère. Il restait çà et là des plaques de neige. Jean-Jacques, arrivé par là, en soirée, la veille, n'avait pas dû avoir chaud. Il faisait encore frisquet, vers 11h du matin, à la pause. D'autres copains nous rejoignirent, dont Marc, Jean-Jacques et deux de ses amis : Paule et Michel, un couple de Narbonne qui, je te le donne en mille, s'émut beaucoup en découvrant le 04 sur la plaque du Paquebot, plus encore quand il sut que nous habitions Manosque, où eux-même avaient travaillé, tout jeunes, pas mal de temps ... Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas ... Et encore ...

    Le vent soufflait. On avait froid aux nez, aux zoreilles, aux mimines. Les courageux partirent à l'assaut du Gerbier de Jonc pendant que les autres gardaient les motos, battaient la semelle en se racontant leurs aventures et ... mésaventures.
La descente se fit par le Béage, Sainte Eulalie et notre cher Usclade Rieutord. Il faisait faim. Bien lestés ( lasagnes au saumon après un hors d'oeuvre de ... calmar au riz ... Notre bon Philippe avait sûrement pensé : sucres lents ), nous repartîmes par petits groupes. Cette fois Le Philo, après nous avoir fait le coup du tunnel pour arriver à St Cirgues, remonta sur Lanarce, bifurqua vers la Chavade pour prendre le col du Pendu, le col de Meyrand pour redescendre sur Valgorge et Jaujac : un beau parcours.

    Le soleil nous chauffait agréablement le dos, lors d'une pause au Col de la croix Millet...

    Pendant ce temps, ceux qui ne roulaient pas faisaient la sieste ou allaient visiter l'agréable village de Montpezat. Le Druidon se la coulait douce, poussé à tour de rôle par Yaya ( à pied-moto-malade ), Lévrier Noir, Jo, Anne, Bisounoursette.

    Une surprise m'attendait au retour de la balade; remontée chercher un vêtement, j'ai entendu quelqu'un chanter dans les douches. Une belle voix d'homme. J'aimais ce poème de Mac Orlan, découvert un soir de grande nostalgie, dans l'interprétation de Monique Morelli, il y a bien longtemps.
Alors, planquée derrière un mur, pour que le chanteur ne me voie pas, j'ai écouté puis repris la chanson au début, je n'ai pas pu m'en empêcher.

La voix a dit :
"Dame Jo, il n'y a que toi pour connaître cet air-là !"

Robin des Bois - car c'était lui - m'a alors raconté une chouette histoire de compagnonnage, de fidélité aux souvenirs, que j'ai déposée dans mon sac aux trésors qui ne s'achètent pas.

    Ce n'est pas la première fois que je constate que les copains chantent bien.

    Le soleil promis était au rendez-vous, le Dimanche matin du 4 Mars : il faisait même chaud ( le Druidon a pris des couleurs ). Nous devions nous retrouver au Col de l'Escrinet pour un déjeuner avant les adieux déchirants. Nous n'y serions pas seuls : les écolos, les chasseurs, la maréchaussée nous ayant précédés _ les uns, pour compter les variétés d'oiseaux _ les autres, pour donner aux premiers des noms d'oiseaux _ enfin les perdreaux, pour calmer les excités.

    Nous suivîmes Franck Monbiquet, qui nous avait préparé avec Tromph, un joli parcours mais variantes aidant, nous jouâmes vite à "coucou nous revoilous". Passés par St Cirgues puis le Cros de Géorand, nous nous retrouvâmes, un moment donné, seulement suivis de kris et de Doloop. Que se passait-il ?

    Retrouvant Franck à Ste Eulalie, nous vîmes peu à peu, arriver la troupe : l'un de nos potes lyonnais s'était fait mal, son sac s'étant pris dans sa roue arrière. Flyben nous raconta par la suite comment Benoît avait tenté très courageusement de maîtriser sa machine pour éviter la chute _ Mais ... Une clavicule cassée _ Rétablis-toi bien, Benoît !

    Nous reprîmes la route du Gerbier de Jonc pour redescendre sur St Martial, harmonieux village au bord d'un lac, où il doit faire bon vivre, quand l'hiver s'en va ... Traversées en forêts, nombreux virolos, la ligne de crête, au Col des Quatre Vios, et une formidable vue sur les Alpes et le Mont Blanc, pas si éloignés de nous, à vol d'oiseau. Un motard local nous dit qu'il était rare de les voir aussi bien. Encore un beau souvenir à engranger.

    A l'auberge de l'Escrinet, avant le déjeuner, Djeel, farceur, constatant que Robin des Bois était bien occupé, commença à lui attacher délicatement une jambe au pied de la table voisine avec la ceinture en cuir d'une copine. Le barouf, si Robin ne s'en était pas aperçu !

    Après des échanges de bises, des félicitations à nos nouvelles motardes, Anne et Nathalie, que J'ENVIE, nous prîmes le chemin du retour, en jardinant : Le Philo souhaitait faire connaître à Nervus les Gorges de l'Ardèche. Fabienne, Marc de Beaucaire et Duvalben roulaient avec nous pour profiter encore un peu de ce Dimanche ensoleillé.

    Puis nous ne fûmes plus que trois à rouler en soirée dans l'arrière-pays, au pied du Ventoux, sur le plateau d'Albion où la nuit arriva. Banon, St Michel l'Observatoire, la petite transversale de St Martin les Eaux ... Manosque. Jo et Loïc, arrivés depuis longtemps ( ils avaient pris l'autoroute pour rentrer ), commençaient à trouver le temps long. J'étais flagada _ Jean-Pierre (Nervus) aussi. Le Philo gonflé à bloc. Nous étions heureux. Du reste, le lendemain, contrairement à ce que je pensais, pour m'être tant agrippée aux poignées de la Pan, dans les virages, je n'avais mal nulle part.

Encore merci à la Tromph Family et à tous pour tant de joie partagée.

Salut, l'Ami(e) ! A la prochaine !

                        Avé le sourire et la bise de Dame Jo
                                l'enchantée d'la moto.

P.S. Lors de ma petite balade matinale du Samedi matin, histoire de me dérouiller les gambettes avant le p'tit déj', j'ai caressé l'idée de ramasser des bogues de châtaignes, encore nombreuses et bien "piquants-pointus" ... pour les déposer ... subrepticement ... dans quelques lits de couche-tard ...